Dans la catégorie :
Publié le 6 Nov 2009

Congé délivré par le preneur et réceptionné par le preneur

Le preneur de locaux à usage commercial a fait délivrer un congé au bailleur, dont le siège social était situé à le même adresse que les locaux loués.

Or, la personne qui, après s’être déclarée habilitée, a reçu l’acte, était en réalité un salarié du locataire.

Face à cette fraude organisée, les juges du fond (Nîmes, 4 mars 2008, BICC 2008, n° 1769) ont déclaré que le congé était nul, le preneur étant par ailleurs condamné à verser plus de 54 000 euros à son cocontractant.

Dans son moyen, le locataire plaidait la validité de l’acte, l’article 654 du code de procédure civile n’exigeant pas, pour la régularité d’une signification faite à une personne morale, que l’huissier vérifie la qualité déclarée du destinataire. Si la Cour de Cassation avait fait droit à cette argumentation, cela aurait boulversé la légitimité de la délivrance des actes et permis à des fraudeurs ou des personnes de mauvaise foi de dlivrer tout type d’acte par voie d’huissier et les réceptionner eux-mêmes. A ce titre, comme un vieil adage le dit fraus omnia corrumpit (la fraude corrompt tout).

La prétention juridique du preneur a bien évidemment été rejeté par la haute juridiction, qui approuve le juge Nîmois pour avoir déclaré que le congé était dépourvu d’effet, motif pris que la lettre simple adressée à la société bailleresse par l’huissier, conformément à l’article 658 du code de procédure civile, a également été réceptionnée par le salarié du locataire.

Ainsi, le locataire s’est-il, par l’intermédiaire de son préposé, purement et simplement, substitué au destinataire du congé, comme par hasard….

On peut toutefois regretter que la Cour de Cassation, ni même la cour d’appel n’est pas qualiifié le congé ou le comportement du preneur comme étant frauduleux.

Cour de Cassation, 3ème Chambre Civile, 28 octobre 2009 n° 08-15506

Les derniers articles

Vente

Vente : Les Vices cachés et le vendeur

Le vendeur professionnel, tenu de connaître les vices de la chose vendue, ne peut se prévaloir d’une clause limitative ou exclusive de garantie des vices ...
Lire la suite →
Bail commercial

Bail commercial : Délais de régularisation de charges et prescription de l’action en recouvrement

En matière de baux commerciaux, la prescription pour le recouvrement des charges, impôts, taxes et redevances est de 5 ans à compter de la date ...
Lire la suite →
Bail d'habitation

Bail d’habitation : Effets du congé du locataire

En matière de baux d’habitation, le congé régulièrement délivré est un acte unilatéral qui met fin au bail et à l’obligation de payer le loyer ...
Lire la suite →