Dans la catégorie :
Publié le 21 Fév 2016

Réputation non écrite de la clause d’indexation uniquement à la hausse à partir de 2%

Une clause d’un bail commercial déclenchant l’indexation seulement à la hausse et seulement si la variation est supérieure à 2% doit être réputée non écrite.

En l’espèce, la clause d’indexation insérée dans le bail commercial est libellée en ces termes :

« Le loyer est indexé sur la hausse annuelle en pourcentage de l’indice trimestriel du coût de la construction publié par l’INSEE, sans toutefois que la majoration annuelle puisse être inférieure à 2% ».

Cette clause est réputée non écrite, car elle n’est pas conforme aux dispositions de l’article L. 112-1 du Code monétaire et financier.

La formule a pour effet, en cas de variation négative de l’indice Insee du coût de la construction comme en cas de variation positive inférieure à 2%, d’écarter purement et simplement le jeu de l’indice et de produire un montant de loyer systématiquement à la hausse et supérieur à celui qui aurait été obtenu par l’application de la variation indiciaire.

La clause ne conduit donc pas seulement à une neutralisation de l’indice mais à une inadéquation entre période de variation de l’indice et période de révision, l’indexation s’opérant alors en dehors de toute référence indiciaire légale, à partir d’une augmentation forfaitaire, ce que prohibent les dispositions des articles L. 112-1 et suivants du Code monétaire et financier.

La demande de la société locataire en restitution des sommes indûment perçues au titre de la clause d’indexation réputée non écrite est donc fondée dans la limite de la prescription quinquennale ainsi qu’il a été jugé, soit sur la période allant du 1er trimestre 2005 au 1er trimestre 2010, le paiement des loyers sans protestation ne valant pas renonciation à se prévaloir du caractère illicite de la clause. Une expertise est ordonnée pour faire les comptes entre les parties.

Cour d’appel de Paris, Pôle 5, chambre 3, 20 Janvier 2016 n° 13/21626

Les derniers articles

Bail commercial

Bail dérogatoire et promesse d’achat : renoncement et formation automatique d’un bail commercial

Le fait d’avoir signé avec le locataire une promesse d’achat des locaux postérieurement aux demandes de libérations des lieux pour le terme du bail dérogatoire ...
Lire la suite →
Bail commercial

Bail commercial : invalidité de l’exercice d’une nouvelle activité et acquisition de la clause résolutoire

La présente décision apporte deux enseignements, d’une part, que malgré la connaissance par le bailleur des activités réellement exercées par la locataire qui sont annexes ...
Lire la suite →
Bail commercial

Bail commercial : Agrément du Bailleur et liquidation judiciaire

Saisie d’un recours formé par le bailleur contre une ordonnance du juge-commissaire autorisant la cession d’un droit au bail commercial, la cour d’appel, qui statue ...
Lire la suite →