Bail d’habitation
dimanche 28 février 2021, par
Dans une décision obtenue par le cabinet, BOOKING.COM a été condamnée solidairement avec un locataire à rembourser intégralement au propriétaire les sous-loyers perçus dans le cadre d’une sous-location prohibée y compris les commissions perçues.
Pour mémoire :
En conséquence, le détournement fautif des fruits civils produit par une sous-location sans accord du bailleur cause nécessairement un préjudice à celui-ci.
Dans une autre affaire contre AIRBNB, le cabinet avait obtenu du Tribunal la condamnation d’AIRBNB (Tribunal judiciaire de Paris, 5 juin 2020, n° 11-19-005405) a payé le montant des sous-locations perçues ainsi que les commissions.
Du fait du manquement à ses obligations contractuelles, le Tribunal Judiciaire a donc dans un premier temps, de la même manière, condamné le locataire au paiement des fruits civils ainsi que la société que le locataire s’était substitué dans la perception des loyers des sous-location puisqu’elle a contribué à la perception des fruits civils.
Concernant la société BOOKING.COM, le Tribunal Judiciaire a considéré que celle-ci n’est pas un simple hébergeur, mais a le statut d’éditeur et ne peut se prévaloir de l’exonération prévue par les articles 6-I 2 et 7 de la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique.
En effet :
En conséquence le Tribunal en conclut que le locataire (partenaire du service) agit sous l’autorité ou le contrôle du site BOOKING.COM.
Le Tribunal Judiciaire a donc considéré que la fraude du locataire a été facilité par la faute de la société BOOKING.COM dans l’absence de vérification de ses droits sur le bien. Or, les fruits civils sont en vertu des articles 546 et 547 du code civil toujours la propriété du bailleur par accession.
Si la société BOOKING.COM B.V n’a pas elle-même perçu les fruits civils, elle a par négligence, permis la perception de ces fruits civils par le locataire, que ce dernier n’aurait pas reçu si un recueil d’information minimum avait été exigé du locataire quant à ses droits et elle a ainsi concouru au dommage du bailleur des lieux.
Le Tribunal Judiciaire de Paris a ainsi condamné in solidum le locataire, son substitué et la société BOOKING.COM B.V à payer au bailleur la somme de 47.145,66 euros avec intérêts au taux légal à compter du jugement au titre des sous-loyers perçus et 9.656,34 euros au titre des commissions perçues.
Tribunal Judiciaire de Paris 3 février 2021 RG n°11-19-014761
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Vos commentaires
# Le 7 octobre 2021 à 14:21, par brigitte fourquet
Bonjour,
Je découvre votre article et je me permets de vous contacter car je viens de subir (semaine dernière) un grave incendie dans ma résidence secondaire, louée pour une semaine à des locataires anglais via Booking. Les premiers constats font apparaitre un usage forcé du chauffage et des appareils éléctriques ayant crées une sur-tension et un court circuit. Heureusement, personne n’est blessé. Booking ne repond pas à mes demandes (mails et téléphone) pour obtenir leur Conditions Générales de prestations et leur protocole d’indemnisation. Pouvez-vous me dire quelles seraient les démarches à engager et quelle serait la responsabilité de Booking dans ce contexte ? Merci pour votre aide dans ce contexte personnel particulièrement compliqué.
# Le 5 février à 01:59, par BORIE ROGER
Moi aussi je suis victime de cette société qui m’a loué un appartement dans le VII et…en profite pour faire de la sous location derrière mon dos
Même scénario : alerté par les autres co propriétaires sur diverses nuisances je suis obligé d’aller en justice
C’est terrible pour tout le monde , pour moi le propriétaire et bien sûr le voisinage qui pensait même au départ que j’étais complice de cette manœuvre jusqu’au moment où on a découvert qu’on est nombreux, très nombreux.
Peut on faire une action en commun ?
Rassembler les victimes ?
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